La gestion d'une course en trail : un art, pas une science exacte
Le trail running, ce sport où l'on traverse montagnes et forêts, n'est pas qu'une question de performance physique. Il est aussi une véritable leçon de gestion de soi. Lors de l'Ultra-Trail Harricana (UTHC 125), une course mythique de 125 kilomètres à travers le Québec sauvage, trois grands noms du trail – Antoine Guillon, Cédric Chavet et Jean-Philippe Thibodeau – ont franchi la ligne d'arrivée… ensemble. Cette image forte en symboles nous pousse à réfléchir : et si la compétition laissait parfois place à une approche collective et stratégique pour mieux vivre l'aventure ?
Voici les leçons tirées de cet exploit, qui pourrait bien inspirer toutes vos prochaines courses, qu'elles soient courtes ou longues, faciles ou éprouvantes.
Penser au long terme : la clé d'une gestion optimale
Le trail est un sport où l'impatience peut coûter très cher. Antoine Guillon, souvent surnommé le « maître » de la gestion d'effort, prône une approche méthodique, rationnelle et surtout patiente. À l'UTHC 125, la stratégie des trois coureurs n'était pas seulement de courir vite, mais de courir bien, sans brûler inconsidérément leurs cartouches.
Imaginez que votre énergie est comme un compte en banque : si vous dépensez tout dès le départ en montée, vous risquez la faillite bien avant la ligne d'arrivée. C'est ce qu'Antoine appelle la « science de l'économie personnelle » en trail. Dans une montée raide, ralentir pour éviter cette tentation de tout donner peut sembler frustrant, mais c'est une décision qui paie à long terme.
Guillon conseille aussi de rester à l'écoute de son corps : mal aux jambes ? Ralentissez. Vous avez chaud ? Hydratez-vous avant qu'il ne soit trop tard. Ces petits ajustements sont souvent négligés, mais ils font pourtant la différence entre un coureur qui termine serein et un autre qui s'écroule avant la fin.
Et vous, avez-vous déjà connu ces moments où vous avez dû gérer vos efforts pour tenir jusqu'au bout ? Si oui, qu'avez-vous appris de ces expériences ?
La force du collectif : l'entraide comme stratégie gagnante
Un des moments marquants de l'UTHC 125 a été cette arrivée à trois, main dans la main. Dans un monde compétitif comme celui du trail running, cette scène avait quelque chose de presque poétique. Mais derrière cette image se cache une approche stratégique : unir ses forces pour mieux avancer.
Durant leur course, Antoine, Cédric et Jean-Philippe n'étaient pas seulement concurrents. Ils sont devenus des partenaires, partageant conseils, encouragements et même des passages difficiles. Cette dimension humaine du trail, où l'on met de côté l'ego pour progresser ensemble, rappelle que le sport peut être autant une quête personnelle qu'une histoire de partage.
Antoine aime comparer cette dynamique à une équipe d'alpinistes attachés à la même corde : si l'un chute, les autres peuvent le retenir. En trail, cela peut se traduire par de simples phrases d'encouragement ou des astuces partagées sur la gestion du ravitaillement. Mais c'est aussi une aide mentale précieuse : savoir que l'on n'est pas seul dans les moments les plus durs peut tout changer.
Pour les amateurs de trail, cette notion d'entraide peut aussi être un rappel précieux : lorsque vous croisez un coureur en difficulté, prenez un moment pour lui demander s'il va bien. Qui sait, ce petit geste pourrait illuminer sa journée, et la vôtre aussi.
S'il y a une chose à retenir, c'est que le trail running dépasse largement la simple performance. Bien sûr, chacun veut améliorer son temps ou relever un défi personnel, mais comme nous le montre cette incroyable arrivée lors de l'UTHC 125, le chemin – et comment on le parcourt – importe encore plus que la destination. Gérer ses efforts avec précaution, respecter son corps, et parfois, unir ses forces avec d'autres, c'est là que réside la véritable magie de ce sport. Alors, à votre prochaine course, que choisirez-vous : courir vite ou courir bien ?
