Pourquoi les traileurs aiment-ils souffrir ? Découvrez leur secret

Et si le trail révélait notre côté masochiste ?

Le soleil se lève doucement sur une vallée encore embrumée. Vous êtes là, chaussures lacées, sac chargé d’eau et de gels énergétiques, prêt à grimper des centaines, voire des milliers de mètres de dénivelé. Pourquoi ? Pourquoi infligez-vous cela à votre corps ? Une passion ? Un défi ? Ou… un certain goût pour la douleur ? Car, avouons-le, le trail a quelque chose d’étrangement sado-masochiste. Un plaisir qui naît dans la souffrance, comme un mariage improbable entre effort et satisfaction. Aujourd’hui, penchons-nous sur cette fascinante ambivalence.
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Une quête délibérée de souffrance

Il ne s’agit pas ici de juger. Au contraire, dans cet amour de la douleur, une vérité universelle se cache. Les traileurs, ces passionnés des sentiers escarpés, choisissent délibérément d’affronter l’inconfort. Les courbatures, les ampoules, la fatigue mentale… tout cela fait partie de l’expérience, une expérience qu’ils recherchent activement.

Prenons un exemple concret : imaginez-vous au kilomètre 78 d’un ultra-trail. Vos muscles brûlent, vos pieds sont en feu, et chaque pas ressemble à une punition. Pourtant, vous continuez. Mieux encore, vous trouvez dans cette souffrance un étrange réconfort. C’est ici que réside toute la magie du trail : ce moment où l’on dépasse le simple plaisir physique pour accéder à quelque chose de plus profond.

Et soyons honnêtes. Combien d’entre vous, après une sortie particulièrement éprouvante, se retrouvent avec un sourire béat sur le visage en racontant leurs exploits ? « Tu imagines ? Une montée de 1 200 mètres d’un coup, dans la boue, sous une pluie battante. C’était épique ! » Existe-t-il une part masochiste dans cette fierté ? Peut-être. Mais c’est aussi ce qui rend le trail si unique.

L’esprit trail : un dialogue avec soi-même

Le plaisir masochiste que nous évoquons, ce n’est pas une simple douleur pour la douleur. C’est un dialogue intérieur, une conversation intime entre votre corps et votre esprit. Vous partez affronter la montagne, mais en réalité, c’est surtout vous-même que vous combattez.

Imaginez une ascension interminable, les genoux qui tremblent, la sueur qui vous coule dans les yeux. À ce moment précis, des questions surviennent : "Pourquoi fais-tu cela ?", "Ne devrais-tu pas t’arrêter ?" Et c’est justement là que réside tout l’enjeu du trail. Chaque montée devient une métaphore de vos luttes personnelles. Chaque descente vertigineuse, un rappel de vos limites acceptées – et souvent dépassées.

Ce processus, paradoxalement, nous rend plus humains. Car en acceptant la douleur, nous apprenons à nous connaître, à comprendre cette petite voix intérieure qui, tantôt nous pousse, tantôt nous freine. Et lorsque l’arche d’arrivée se profile enfin, ce n’est pas uniquement la ligne d’arrivée que nous franchissons. C’est un nouveau pas dans notre propre évolution.

On dit souvent que le trail n’est pas une compétition contre les autres, mais contre soi-même. N’est-ce pas là une manière noble de réconcilier souffrance et plaisir ?

Entre aventure et dépassement, le masochisme devient exaltation

Alors, sado-maso, les traileurs ? Peut-être, mais pas dans le sens traditionnel du terme. Il ne s’agit pas de rechercher la douleur pour le simple plaisir de souffrir. C’est bien plus profond. Chaque douleur ressentie sur le sentier devient une aventure. Chaque souffrance surmontée, une victoire.

Prenons une autre image. Un sculpteur, avec patience, tape inlassablement sur son bloc de marbre pour façonner une œuvre. Chaque coup de marteau est une épreuve, mais c’est dans l’effort qu’émerge la beauté. Le traileur est cet artiste, et son chef-d’œuvre, c’est lui-même.

En partageant cette dualité dans la souffrance avec d’autres passionnés – sur les sentiers ou autour d’une bière à l’arrivée – le traileur crée du sens, du lien, et même une communauté. C’est peut-être là la clé de ce sado-masochisme apparent : il n’est pas solitaire. Il est partagé, vécu ensemble, parfois même célébré.

Et quand l’épopée prend fin, quand les chaussures sont pleines de boue et que la fatigue se dissipe doucement, que reste-t-il ? Une fierté inexplicable. La satisfaction d’avoir été au bout de soi-même.

Oui, le trail peut sembler sado-maso, mais en réalité, il s’agit d’une recherche de soi, de liberté et d’humanité. Si la douleur est l’un des outils pour atteindre cette transcendance, alors pourquoi s’en priver ? Après tout, n’est-il pas dans notre nature de trouver la lumière après l’obscurité ? Alors vous, amis traileurs… qu’est-ce qui vous pousse à chausser vos baskets pour souffrir d’aussi belle manière ? Partagez vos histoires, car dans ces récits réside l’âme de notre passion commune.

Yoann
Yoannhttps://trail-actus.fr
Yoann est entrepreneur. Il partage maintenant sa vie professionnelle avec le trail qu'il a découvert récemment.

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