Combien de trails peut-on courir en une année ?
Trouver le bon équilibre : entre passion et prudence
Ah, le trail… Ce sport de pleine nature nous attire, nous inspire, et parfois nous pousse à dépasser des limites que nous n’imaginions même pas. Mais une question revient souvent dans nos discussions entre passionnés : combien de trails peut-on raisonnablement courir en une année ? Si courir au cœur d’un décor montagneux est un véritable enchantement, il faut aussi savoir garder la tête froide.
Chacun a son rythme. On ne parle pas ici d’un simple 10 km sur route, mais bien de trails aux typologies variées : courts, longs, voire des épreuves d’ultra-distance demandant plusieurs heures, voire plusieurs jours d’effort. Pour les néophytes, l’enthousiasme mène parfois à des excès, comme enchaîner événements sur événements sans écouter son corps. Les plus expérimentés, eux, veulent souvent repousser leurs limites, planifiant des défis impressionnants qui cumulent dénivelé positif et kilomètres à perte de vue. Mais… jusqu’où aller ?
Rappelons une base essentielle : la récupération est aussi importante que la performance. Même les meilleurs traileurs professionnels espacent leurs grands rendez-vous pour laisser leur corps se régénérer pleinement. Chaque trail laisse en souvenir non seulement des paysages et des sensations gravés dans la mémoire, mais aussi des impacts sur nos articulations, nos tendons et nos muscles. À long terme, un enchaînement précipité peut mener à des blessures difficiles à soigner.
Revenons à vous. Posez-vous cette question avant de remplir votre calendrier : À quoi ressemble mon équilibre idéal ?
Adapter le nombre de courses à son niveau et ses objectifs
Les débutants dans le trail – appelons-les les « aventuriers en herbe » – devraient commencer par des courses courtes, de 15 à 30 km. Pourquoi ? Parce que votre corps a besoin d’apprendre. Oui, apprendre à encaisser des descentes techniques, des montées abruptes et, surtout, les aléas météorologiques qui ajoutent du piment à l’expérience ! Je me souviens de mon tout premier trail, un 25 km au cœur de la Chartreuse : euphorique sur la ligne de départ, j’ai vite compris que je n’étais pas aussi « prêt » que je le pensais en attaquant une montée interminable sous une pluie battante. Il m’a fallu des semaines pour m’en remettre…
Si vous débutez, un rythme de 4 à 6 trails par an est une très bonne base. Espacez vos courses pour permettre suffisamment de récupération : deux mois entre chaque épreuve majeure, c’est une durée raisonnable. Cela vous laisse le temps de bien vous entraîner, mais aussi de savourer l’avant-course, véritable rituel dans la préparation mentale des traileurs.
Pour les coureurs plus chevronnés, les fameux « montagnards confirmés », votre corps est déjà habitué à l’effort long. Vous pouvez sans crainte ajuster votre calendrier à 7 ou 8 courses annuelles, voire un peu plus si vous alternez trails courts et ultra-trails. Mais attention : un ultra, comme un UTMB ou un Diagonale des Fous, nécessite une récupération bien plus longue qu’un simple 15 km. Après un défi de 100 km ou plus, il n’est pas rare qu’un traileur ait besoin de plusieurs mois pour retrouver sa pleine forme.
Éviter de basculer dans l’excès : les signes qui ne trompent pas
Parfois, la passion prend le pas sur la raison. Je ne compte plus les discussions où j’ai entendu : « Mais regarde, un ultra dans les Pyrénées en juin, un autre dans les Alpes en juillet, et tiens, pourquoi pas un troisième en août juste avant les vacances ?! » Attention : même si vous avez envie de tout essayer, tout découvrir, votre corps a son propre langage. Écoutez-le.
Quels sont les signes qu’il est peut-être temps de lever le pied ? Une fatigue chronique qui persiste, même après plusieurs jours de repos. Une perte de motivation à l’entraînement – ce fameux coup de mou, comme si l’idée de chausser vos baskets devenait une corvée. Et enfin, les petites blessures répétitives, comme des douleurs aux genoux ou au dos, qui se réveillent au moindre effort… Ces signes sont des messages clairs : ralentissez avant que ces alertes ne se transforment en blessures sérieuses.
La clé réside dans une planification intelligente de votre année. Choisissez quelques objectifs ambitieux qui vous tiennent à cœur, puis planifiez des courses secondaires, plus courtes, pour maintenir la forme et vous faire plaisir sans exploser votre capital-santé. Pensez aussi à intégrer du « hors-trail » dans votre routine : une randonnée avec des amis, de la natation, ou même quelques jours de farniente en famille autour d’un lac. Après tout, le trail running n’est pas qu’une quête de médailles ; c’est une manière d’explorer notre lien avec la nature, et surtout avec nous-mêmes.
En résumé, souvenez-vous que la qualité l’emporte toujours sur la quantité. Courir trop souvent, surtout sur des distances interminables, peut transformer votre passion en contrainte. À l’inverse, sélectionner vos épreuves avec attention vous permet de retrouver à chaque fois ce frisson si particulier qui accompagne chaque départ. Que vous soyez débutant ou expert, l’essentiel est de respecter votre rythme et de savourer pleinement chaque foulée dans ces magnifiques paysages que vous croisez. Alors, prenez soin de vous, programmez avec sagesse… et surtout : racontez-moi, combien de trails prévoyez-vous cette année ? 😊

