Se préparer au Marathon des Sables : un défi physique et mental à part
Le désert. Rien que ce mot évoque une étendue infinie de sable, une chaleur écrasante, mais aussi un silence absolu qui pourrait être à la fois un refuge et une épreuve. Si vous vous êtes déjà demandé ce que cela fait de courir en pleine immensité saharienne, le Marathon des Sables (MDS) est sans doute sur votre liste de rêves audacieux. Mais comment se préparer à une course aussi exigeante ? Voici, inspirés des précieux conseils de Stephan Plana, quelques clés pour vous accompagner sur cette aventure hors du commun.
S’entraîner pour le désert : courir avec le soleil comme compagnon
Pour se lancer sur les dunes, il ne suffit pas d’être un bon coureur. Le défi du MDS réside dans sa spécificité : la chaleur, le terrain sableux, et le poids du sac à dos. Stephan Plana est formel : il faut préparer son corps à ces facteurs bien avant le départ.
Simuler les conditions, c'est d'abord s'habituer à courir par des températures élevées. Intégrez progressivement des séances sous les pics de chaleur, même si cela signifie troquer à contre-cœur vos sentiers de montagne pour une piste exposée en plein été. Ceux qui le peuvent optent même pour des stages d'entraînement dans des zones chaudes, comme Marrakech ou le sud de la France. Et la sensation de courir dans le sable ? Trouver une plage ou une zone sablonneuse pour quelques sorties pourrait bien vous donner un avant-goût de ce que vos jambes encaisseront.
Enfin, n’oublions pas cet incontournable "compagnon de course" : le sac à dos. Ce dernier, lesté de 6 à 10 kilos lors du MDS, doit s’intégrer à votre routine d’entraînement. Chargez du riz ou du sable en sac plastique pour simuler le poids, et progressez étape par étape. Vous constaterez vite que ce n’est pas seulement vos jambes qui travailleront, mais aussi votre dos et vos épaules.
La tête et l’estomac : la gestion mentale et alimentaire
Le désert mesure bien plus que la capacité de vos jambes : il met aussi à l’épreuve votre force mentale et votre stratégie nutritionnelle.
Imaginez-vous seul, en plein soleil, sur une ligne droite qui semble sans fin. Oui, la solitude sera probablement votre plus grand adversaire. Stephan Plana conseille de travailler votre résilience mentale. Cela peut passer par de longues sorties solitaires ou même des exercices de visualisation. Imaginez les difficultés de la course… puis visualisez-vous les surmontant. Un truc simple mais puissant : divisez mentalement la course en petites étapes. Avant de penser à l’arrivée, pensez au prochain ravitaillement, puis au bivouac suivant. Un pas après l’autre, et tout devient surmontable.
Sur le plan nutritionnel, l’objectif est clair : il faut manger léger mais énergique, tout en s’hydratant régulièrement. Le défi ? Trouver une alimentation qui reste digeste malgré la chaleur accablante. Testez vos encas – barres énergétiques, fruits secs, ou même plats lyophilisés – bien avant la course. Une anecdote que Stephan aime rappeler : un coureur, un jour, comptait sur son amour pour la soupe de poulet… jusqu’à ce que la chaleur transforme son plat en une bouillie tiède crispante. Alors, essayez d'anticiper vos besoins et d'emmener des options variées qui vous remotiveront. N’oubliez pas les électrolytes pour pallier les pertes dues à la transpiration !
Votre équipement : allié ou ennemi ?
Courir dans le désert, ce n’est pas courir à un trail classique. La moindre pièce de votre équipement peut faire la différence entre une étape agréable et un calvaire inimaginable.
Des chaussures adaptées ? Certainement, mais testez-les plusieurs mois avant pour éviter les ampoules surprises. Adoptez des guêtres (différentes de celles des trails de montagne), spécifiquement conçues pour empêcher les grains de sable d'envahir vos chaussures.
Et la protection contre le soleil ? Ne sous-estimez jamais le pouvoir des rayons UV. Chapeaux à large bord, lunettes polarisantes, vêtements anti-UV… ces objets ne sont pas un luxe, mais une nécessité. Une fois, un coureur a négligé cet aspect et s'est retrouvé avec des brûlures du deuxième degré sur le dos à cause d’une protection solaire imprévue. À méditer…
Dernier conseil de Stephan Plana : testez-no tre, puis testez encore. L’équation est simple : une pièce d’équipement non essayée avant la course est une source potentielle de désagrément. Chaque détail compte lorsque vous êtes à des kilomètres de tout.
Prendre le départ du Marathon des Sables est une décision qui marque une vie. Plus qu’une course, c’est une aventure intérieure et extérieure, où chaque foulée nous ramène à l’essentiel. Si ces conseils vous inspirent, c’est qu’il est peut-être temps pour vous de relever ce défi. N’oubliez jamais : ce n’est pas seulement une question de vitesse ou de performance, mais de résilience, d’humilité face à la nature, et d’amour pour le dépassement de soi. Préparez-vous avec soin, et embrassez chaque instant au milieu des dunes. Alors, prêt à succomber à l’appel du désert ?

