Quand une casquette verte change notre vision du trail

À chacun son chemin dans le trail

Dans le monde du trail running, on aime les histoires inspirantes, les dépassements de soi, et parfois même les petites controverses qui alimentent les conversations autour d'une tasse de café post-course. L'une de ces figures qui ne laisse personne indifférent, c'est Alexandre Boucheix, alias « Casquette Verte ». Cet athlète, aux performances impressionnantes, ne cesse de diviser. Et pourtant, aujourd'hui, j'aimerais prendre un moment pour défendre son approche… et, par la même occasion, celle de nombreux autres coureurs qui osent partager leurs vulnérabilités.

Alexandre est connu pour quelques habitudes bien à lui : il partage souvent des détails sur sa condition physique avant les compétitions, n'hésitant pas à mentionner une maladie ou une petite forme. Pour certains, cela ressemble à une justification anticipée ou, pire, une manière sous-jacente de magnifier ses futures performances. Mais si l’on prenait le temps d’y réfléchir autrement ?
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Quand la sincérité est perçue comme une faiblesse

Pour comprendre cette critique, imaginons un instant : vous êtes sur la ligne de départ d’un ultra après plusieurs jours de fièvre et de nuits hachées. Vous le dites, honnêtement, aux coureurs autour de vous ou sur vos réseaux. Mais au lieu de recevoir de la compréhension, vos mots sont transformés en doutes ou jugements : « Pourquoi le dire ? Il cherche des excuses ? »

Et pourtant, combien d’entre nous ne se sentent-ils pas, un jour ou l’autre, comme des funambules sur le fil de leur santé ? Dans le trail, cette tension est palpable. Le corps et l’esprit sont poussés à leurs limites, oscillant entre résilience et rupture. Alexandre Boucheix nous rappelle cette réalité. Ce qu'il partage, ce ne sont pas des excuses. C'est le témoignage cru d'une personne qui aborde les défis avec transparence.

Prenons l’exemple d’une course : vous êtes légèrement malade en milieu de semaine. Vous vous demandez, physiquement et mentalement, si vous tiendrez. Et parfois, grâce à un coup de chance – ou de génie – au jour J, les étoiles s’alignent. L’euphorie du départ, l’atmosphère collective, et la magie de l’effort vous élèvent. Vous dépassez vos propres attentes. Faut-il pour autant se cacher ou taire vos doutes des jours précédents ?

La puissance de la résilience et des histoires vraies

Il y a quelque chose de profondément humain dans cette façon de montrer ses failles. Et c’est là qu’Alexandre inspire. Lorsqu'il performe après avoir traversé des obstacles, il incarne une vérité simple et belle : les miracles n'existent pas sans travail ni lutte. Il nous rappelle que derrière chaque ultra-coureur se cachent des moments de vulnérabilité, la fatigue des entraînements, ou la maladie qui surprend.

Un autre point mérite d’être souligné : le trail, contrairement à des sports hyper-médiatisés, reste une discipline portée par l’authenticité et la camaraderie. En tant que coureuse, j’ai toujours admiré cette communauté où l’entraide prime sur la compétition pure et dure. Or, critiquer un athlète qui partage son état avant une course, c'est nier cette dimension humaine et collective.

Cela me fait penser à une anecdote qui m'a marquée. Lors d’un ultra dans les Pyrénées, j'avais croisé un coureur qui m’avait confié qu’il ne savait pas s’il terminerait : un rhume l’avait cloué au lit la veille. Pourtant, au petit matin, il avait décidé de prendre le départ pour "voir". Il a non seulement fini, mais en larmes de joie. Cela vous parle ? Ce sont ces moments qui tissent la toile du trail running.

Alors oui, critiquer la démarche d’Alexandre revient à oublier qu'au final, chaque coureur – qu’il s’appelle Casquette Verte ou non – porte sa propre histoire. Et notre rôle, en tant que spectateurs ou passionnés, devrait être de célébrer ces histoires dans toute leur vulnérabilité et leur splendeur.

En défendant Alexandre Boucheix, je ne fais pas que prendre son parti. Je prends celui de tous les passionnés de trail qui osent être honnêtes. "Casquette Verte" est une figure attachante justement parce qu'il est imperfectible comme chacun d'entre nous. Ses succès ne s'opposent pas à ses doutes : ils en découlent. Il incarne cette résilience propre à notre sport, où chaque foulée mêle effort, incertitude, et persévérance. Alors, la prochaine fois que vous croiserez une "histoire humaine" sur la ligne de départ, ne jugez pas trop vite. Rappelez-vous plutôt : les plus belles victoires naissent souvent dans les ombres des jours plus sombres.

Audrey
Audrey
Audrey est adoratrice du trail. Elle pratique depuis plus de 10 ans maintenant plus pour l'amour de la nature que pour la compétition. Elle a finit 2 fois le Grand Raid en moins de 40h.

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