La résilience en trail : quand l'esprit prend le relais du corps
Le trail est un sport qui met le corps à rude épreuve, mais c’est souvent le mental qui fait la différence quand la fatigue s’installe. Un coureur peut être parfaitement préparé physiquement et pourtant abandonner faute de conviction. D’autres, en revanche, arrivent à repousser leurs limites simplement par la force de l’esprit.
L'importance du mental dans les courses longues
Lorsqu’on parle de trail, on évoque souvent les performances physiques : l’endurance, la puissance en montée, la gestion de l’effort. Pourtant, les plus grands champions avancent avant tout grâce à leur mental. L’UTMB, la Diagonale des Fous ou encore la Hardrock 100 ne sont pas que des courses pour les jambes, ce sont surtout des épreuves de résilience.
Prenons l’exemple de Kilian Jornet. Bien sûr, son physique exceptionnel lui permet de dominer les courses les plus difficiles. Mais c’est sa capacité à gérer les moments de détresse, à accepter la douleur et à continuer malgré tout qui fait de lui une légende. Lorsqu’il raconte ses victoires, il ne parle pas seulement des kilomètres parcourus ou des secondes gagnées, il insiste sur ses émotions, sur les moments où il a douté mais a su rebondir.
Cette capacité se retrouve chez de nombreux coureurs amateurs aussi. Qui n’a jamais connu une terrible envie d’abandonner au beau milieu d’un ultra, quand la nuit tombe, que la pluie s’invite et que chaque pas devient une souffrance ? Pourtant, un pas après l'autre, en se concentrant sur le prochain ravitaillement ou sur une pensée positive, on trouve l’énergie pour continuer. C’est là que se joue la vraie bataille.
Développer une force mentale en trail
Bonne nouvelle : le mental, ça se travaille ! Un coureur débutant peut renforcer sa résilience au fil des courses et il existe plusieurs leviers pour cela.
D’abord, l’entraînement simulé. Se préparer uniquement sur des terrains faciles ne permet pas d’apprendre à gérer les moments difficiles. S’entrainer sous la pluie, partir en pleine nuit, courir fatigué : ces expériences rendront les conditions réelles d'une course moins surprenantes. Comme en alpinisme, où les guides répètent sans cesse aux novices que l’entraînement en conditions réelles est la clé de la survie.
Ensuite, la visualisation et la préparation mentale. Se projeter dans la course à l’avance, imaginer les passages clés, la fatigue, les douleurs potentielles permet d’y être mieux préparé. Lors du Marathon des Sables, les meilleurs compétiteurs répètent souvent qu’ils ont parcouru la course dans leur tête plusieurs fois avant de la vivre sur le terrain.
Enfin, il y a un concept simple mais crucial : être indulgent avec soi-même tout en restant exigeant. Accepter les moments de faiblesse, accueillir la douleur sans se juger permet d’aller plus loin. Trop souvent, les coureurs abandonnent car ils se sentent incapables de maintenir leur rythme initial. Mais l’important en trail, ce n’est pas d’être toujours rapide, c’est d’être toujours en mouvement.
Le trail est bien plus qu’une course contre la montre : c’est un combat entre le corps et l’esprit. Ceux qui l’emportent ne sont pas toujours les plus forts physiquement, mais ceux qui savent écouter leur souffle, accepter la douleur et continuer malgré tout. À chaque montée, à chaque descente, à chaque coup dur, c’est notre mental qui décide si l’aventure continue. Alors, la prochaine fois que l’envie de s’arrêter se fait sentir, souvenez-vous que c’est souvent juste un test de votre propre détermination. Celui qui persiste finit toujours par voir l’arrivée au loin.

