L'EcoTrail de Paris, c’est bien plus qu’une simple course. C’est une aventure, un voyage entre sentiers et bitume, un défi où chaque foulée raconte une histoire, celle d’un coureur face à lui-même, face à la nature et à la ville. Mais alors, qu'est-ce qu'un bon temps sur cette épreuve mythique de 80 km ? Une question simple en apparence, mais qui soulève bien des nuances.
Comprendre ce que signifie un "bon temps"
Dans l’univers du trail running, la notion de performance est souvent subjective. Contrairement à la route, où les records sont plus figés, le terrain, la météo, la forme du jour jouent un rôle clé. Un chrono ne se compare jamais vraiment d’une année à l’autre. Et pourtant, des repères existent.
Sur l’EcoTrail Paris 80 km, on peut établir une première distinction :
- Plus de 10 heures : une belle aventure, mais davantage dans un esprit de découverte et de dépassement personnel que dans une logique de performance.
- Entre 8 et 10 heures : une fourchette qui correspond à des coureurs réguliers, sérieux dans leur préparation, mais pas encore élite.
- Moins de 8 heures : là, on parle vraiment d’une performance notable, signe d’un excellent niveau.
Ces chiffres ne sortent pas de nulle part. Ils reflètent à la fois les résultats des éditions passées et le niveau moyen du trailer aguerri. Mais au-delà du chrono, c’est surtout l’engagement et la gestion de la course qui définissent réellement la réussite d’un ultra.
Entre ville et nature, un terrain exigeant
L’EcoTrail Paris a une particularité : c’est une traversée hybride qui combine à la fois les sentiers escarpés de la vallée de Chevreuse et la progression plus roulante en direction du cœur de Paris. Cette alternance de passages techniques et rapides rend la gestion du rythme particulièrement stratégique.
Les 40 premiers kilomètres, souvent en terrain forestier, contrastent avec les portions urbaines qui suivent. C’est un peu comme un voyage entre deux mondes : la solitude des sentiers, où l’on n’entend que le souffle des coureurs et le craquement des feuilles sous les pas, puis la ville qui s’offre à nous, avec ses trottoirs et ses quais où tout s’accélère.
Le profil du parcours joue donc un rôle clé sur le chrono final. Ceux qui gèrent bien leur effort en début de course, sans se laisser griser par l'excitation du départ, pourront mieux négocier les derniers kilomètres. C’est là que se fait la différence entre un coureur qui subit et un coureur qui maîtrise.
Un bon temps ne se mesure pas qu’en heures
Si courir l’EcoTrail de Paris en moins de 8 heures est une belle performance, il ne faut pas oublier une chose essentielle : un bon temps est avant tout celui qui correspond au défi que vous vous êtes fixé. On ne vient pas tous avec les mêmes objectifs, ni avec la même expérience.
Pour certains, finir dans les délais est une victoire en soi. Pour d'autres, le but est d'améliorer son meilleur chrono, et pour une poignée de coureurs, il s'agit de jouer devant. Mais au fond, ce qui marque le plus, ce ne sont pas les chiffres sur la montre, mais les émotions vécues, la fierté de franchir cette ligne au pied de la Tour Eiffel, après des heures d’effort.
Un bon temps, c’est aussi celui qui laisse des souvenirs, qui nous apprend sur nous-mêmes. Car quelle que soit la vitesse, un ultra, c’est toujours une rencontre avec ses propres limites, un dialogue intérieur entre fatigue et volonté.
Alors, qu’est-ce qu’un bon temps sur l’EcoTrail de Paris ? Plus qu’un chiffre, c’est un moment, un état d’esprit. C’est arriver au bout en sachant que l'on a tout donné, que l'on a vécu pleinement chaque portion de ce parcours unique entre nature et ville. Que l'on ait mis 7h30 ou 11h, l’important est ce que cette aventure nous apporte. Car au final, ce n’est pas la montre qui raconte l’histoire la plus marquante, mais bien l’expérience vécue sur ces 80 km.

