La reconnaissance faciale infiltre le trail : ce scandale choque

Quand la reconnaissance faciale s’invite sur les sentiers : le scandale PhotoRunning

Les traileurs le savent bien : une course, ce n’est pas seulement une épreuve physique. C’est aussi une expérience humaine et sensorielle, une bulle hors du temps où tout se joue entre soi, la nature, et les autres passionnés qui partagent l’effort. On y laisse des litres de sueur, mais on y récolte des souvenirs précieux gravés dans les jambes… et parfois dans les objectifs des photographes postés sur le parcours.

Mais imaginez ceci : au lieu de redécouvrir vos exploits à travers de simples clichés pris au détour d’un sentier boueux ou sous la lumière d’une aube glacée, vous apprenez que ces photos ont été traitées par un système de reconnaissance faciale illégal. C’est exactement ce qui secoue aujourd’hui la communauté du trail et de l’ultra : PhotoRunning, société spécialisée dans la photographie d’événements sportifs, navigue en pleine tempête.
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De l’instant magique à la donnée biométrique

Qui n’a jamais ressenti ce moment fort où, en plein effort, un objectif immortalisait une foulée aérienne ou un sourire arraché à la souffrance ? Ces clichés font partie du plaisir du trail : ils permettent de revivre des instants d’émotion, de partager une performance avec ses proches, voire simplement de se rappeler qu’on a tenu bon quand tout semblait vouloir nous arrêter.

Mais ce que beaucoup ignoraient jusqu’ici, c’est qu’en passant par certains services comme PhotoRunning, ces images n’étaient pas seulement capturées pour le simple souvenir. Un système de reconnaissance faciale aurait été utilisé sans le consentement des coureurs, une pratique qui, en l’état actuel de la loi, pose un sérieux problème.

Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) est clair : les données biométriques sont des informations ultra-sensibles. Elles ne peuvent être collectées et utilisées sans un consentement explicite, libre et éclairé. Ici, non seulement aucun choix n’a été laissé aux coureurs et spectateurs, mais ces derniers ont découvert a posteriori que leurs visages avaient été scannés et analysés sans leur accord. Une atteinte grave à la vie privée qui, à juste titre, provoque une vague d’indignation.

Un précédent dangereux pour la photographie sportive ?

Si cette affaire fait autant de bruit, c’est qu’elle pourrait bien poser un dangereux précédent. Depuis quelques années, le débat fait rage autour de l’utilisation des technologies de reconnaissance faciale, notamment dans les espaces publics. Dans certaines villes, on teste déjà leur usage dans des stades ou des concerts pour des raisons de sécurité. Mais dans un cadre aussi libre et naturel que la course en pleine nature, qui aurait imaginé que nos visages pourraient être scrutés sans notre accord ?

Des voix s’élèvent déjà pour réclamer une régulation plus stricte, notamment parmi les traileurs et associations de défense des libertés numériques. Car aujourd’hui, c’est PhotoRunning. Mais demain ? D’autres sociétés pourraient être tentées d’utiliser ces technologies sous couvert de services pratiques ou d’amélioration de l’expérience utilisateur. Et si nos simples souvenirs de course devenaient des bases de données exploitables à des fins publicitaires ou plus inquiétantes encore ?

Les conséquences juridiques pour PhotoRunning pourraient être lourdes. Outre une perte de confiance massive de la part des traileurs, une enquête en cours pourrait se solder par de lourdes sanctions financières et une interdiction d’utiliser ce procédé. Mais pour beaucoup, le mal est déjà fait : quand la confiance est brisée, il est difficile de la restaurer.
Cette affaire PhotoRunning dépasse largement le cadre de la simple photographie sportive. Elle nous interroge sur l’usage des nouvelles technologies et la manière dont elles s’immiscent, parfois sans notre consentement, dans nos espaces de liberté.

Nous courons pour nous évader, pour nous reconnecter à l’essentiel. Apprendre que l'on a été scanné en toute discrétion lors d’une épreuve censée incarner cette liberté est plus qu’un désagrément : c’est un signal d’alarme. En tant que passionnés, nous devons rester vigilants sur ces dérives. Défendre une autre vision de la photographie sportive, celle du partage sincère et du respect, est plus que jamais nécessaire.

Audrey
Audrey
Audrey est adoratrice du trail. Elle pratique depuis plus de 10 ans maintenant plus pour l'amour de la nature que pour la compétition. Elle a finit 2 fois le Grand Raid en moins de 40h.

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