Pourquoi de plus en plus de traileurs coupent tout avant la course

L’épilation chez les traileurs : un rituel pratique, pas (que) esthétique

Lorsque j’ai commencé le trail il y a maintenant plus de dix ans, je voyais les traileurs épilés comme des vététistes un peu trop coquets. Je me disais : « on n’est pas sur un podium de mannequin ici, mais dans la boue jusqu'aux genoux ». Et pourtant, aujourd’hui, je fais partie de ceux qui dégainent la tondeuse avant chaque course majeure. Pas pour la photo d’arrivée, non. Pour le confort, l’efficacité… et la survie parfois, en plein effort.

Car dans notre discipline, chaque détail peut faire la différence, surtout lorsqu’on passe plusieurs heures à courir dans des conditions souvent extrêmes. Alors, pourquoi sommes-nous de plus en plus nombreux, nous les traileurs, à nous épiler les jambes avant une compétition ? Venez, je vous raconte.
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Moins de poils, moins d’irritations, plus de confort

Imaginez un ultra dans les Cévennes, en plein mois de juillet. Le soleil cogne, les cuisses gonflent, la peau brille de sueur et vos cuisses… se frottent l’une contre l’autre à chaque pas. Pendant 80 kilomètres. Cela vous semble anodin ? Détrompez-vous. Ce léger frottement devient, après quelques heures, une torture. Des rougeurs apparaissent, la peau s’enflamme, chaque mouvement devient une grimace.

C’est ici que l’épilation entre en jeu. En supprimant les poils, on réduit les micro-frottements qui peuvent causer ces irritations en zone sensible, notamment autour des adducteurs, mais aussi derrière les genoux ou au niveau des mollets sous les chaussettes de compression. Certains optent pour la crème, d'autres pour la cire ou la tondeuse électrique. L’objectif est le même : éviter les blessures par friction, ces ennemis invisibles sur longue distance.

Personnellement, j’ai souvenir d’avoir terminé une course avec les jambes couvertes de petits pansements, façon œuvre d’art involontaire. Depuis que j’ai intégré l’épilation à ma préparation pré-course, ces désagréments ont quasiment disparu.

Un geste qui facilite les soins et favorise la récupération

Les traileurs le savent : une chute est vite arrivée. Une racine piégée sous les feuilles, un faux pas sur des pierres mouillées, et c’est la gamelle. Lorsque l’on tombe en short, les genoux ou les tibias dégagent vite une belle croûte de sang et de poussière. Dans ce genre de moment, avoir les jambes épilées n'est plus un choix esthétique mais une véritable nécessité sanitaire.

Sans poils pour retenir la boue, les débris ou le sang coagulé, nettoyer et désinfecter devient tout simplement plus rapide, plus propre, plus efficace. De même pour poser un pansement : sur une peau lisse, pas de risque qu’il se décolle ou se remplisse de poussière. Et puis entre nous, qui a envie d’arracher un sparadrap sur une jambe velue après 20 h de trail ?

L’autre bénéfice souvent méconnu touche à la récupération. Après certaines courses longues, j’ai régulièrement recours à des massages, qu’ils soient faits par un kiné ou simplement avec des huiles de récupération. Sans poils, la sensation est bien plus agréable et l’huile pénètre mieux. Cet aspect peut paraître mineur… mais il contribue à optimiser le confort post-effort, un luxe bienvenu après tant de souffrances.

Et si vous doutez encore, posez donc la question à un triathlète : ils sont souvent passés maîtres dans ces petits détails qui font les grandes performances.

Hygiène, sensations et… petits rituels de guerrier

Courir dans la boue, traverser des ruisseaux, glisser sur des sentiers forestiers… le trail est un sport intime avec la nature. Sauf que la nature est parfois très sale. Au retour, on se retrouve souvent avec les jambes crottées jusqu’aux genoux. Là encore, ne pas avoir de poils rend le nettoyage bien plus rapide et efficace. Pas de saleté qui reste coincée, pas de peau qui gratte ou qui s’assèche à force de lavages intenses.

Mais plus que tout, l’épilation, chez beaucoup de traileurs comme moi, s’est transformée en rituel d’avant-course. Un moment presque symbolique où l’on dit à son corps "je te prépare à l’effort". Comme on vérifie ses lacets, qu’on remplit sa flasque ou qu’on ajuste son dossard, se raser les jambes devient une partie de cette routine qui nous met mentalement en condition.

Je ne vous cache pas que certains évoquent aussi une sensation de légèreté, de fraîcheur, surtout en été. Même si les études n’ont jamais prouvé un vrai gain aérodynamique sur un trail, force est de constater que la sensation de peau nue au vent donne parfois un petit coup de boost au moral.

D’ailleurs, et vous ? Avez-vous déjà essayé ? Vous êtes du genre convaincu ou sceptique ? Dites-le-moi en commentaire, je suis curieux de lire vos anecdotes ou vos rituels d’avant-course, même les plus originaux.
Finalement, s’épiler quand on est traileur, c’est un peu comme choisir des chaussures adaptées ou remplir correctement son sac d’hydratation : ce sont des détails qui, mis bout à bout, rendent l’expérience plus agréable, plus sûre, et parfois plus performante. Ce n’est pas une question d’apparence, mais de fonctionnalité, de bien-être et même, dans bien des cas, de prévention. Alors, la prochaine fois que vous verrez un traileur aux jambes lisses sur la ligne de départ, souvenez-vous : il n’est pas là pour le style (ou pas que), il est simplement prêt à affronter chaque kilomètre, poil après poil.

Yoann
Yoannhttps://trail-actus.fr
Yoann est entrepreneur. Il partage maintenant sa vie professionnelle avec le trail qu'il a découvert récemment.

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